Championnats du monde de freestyle 2013 Nantahala, États-Unis

19 nov. 2013

J'aurais aimé dire que ces championnats ont été le plus beau moment de ma vie… malheureusement la compétition ne s'est pas déroulée comme je l'avais imaginé. Certains disent que je suis allée trop tôt à l'eau, d'autres disent que j'étais trop excitée et d'autres encore que je n'étais pas assez excitée… Le jour des préliminaires, j'étais calme et lucide. Je me sentais bien sur l'eau. J'étais la première à courir dans ma série, juste avant Claire O'Hara et Ruth Gordon, les meilleures joueuses de notre discipline. Deux runs de 45 secondes, aucune marge d'erreur… J'étais la seule à me jeter dans l'arène pour un mouvement d'ouverture. Le pouce du juge principal est parti en l'air et je me suis jetée dans l'arène. Le temps a filé… J'ai fait mon Loop, mon Space Godzilla à droite puis le Space Godzilla à gauche puis flush. J'ai recommencé les figures… au son de la cloche j'ai lancé un Phoenix Monkey… trop tard. Je suis 7ème et il reste encore trois séries de 5 filles à disputer. J'ai attendu que chaque fille coure, espérant garder ma place... Tous les gars de l'équipe de France calculaient les points et espéraient silencieusement un miracle... Je suis arrivée 11ème , manquant de 3 points une place en demi-finale... une chute difficile. J'étais l'une des favorites et je n'ai pas su gérer la pression... c'est la dure loi du sport. Il faut parfois accepter de perdre. C'est difficile de décrire ce que l'on ressent quand son rêve s'effondre... le découragement, l'incrédulité, la colère contre soi-même... puis quelqu'un vous prend dans ses bras, quelqu'un d'autre vous embrasse, trois personnes m'entourent de mots réconfortants, de regards gentils, mes rivaux me montrent leur soutien et partagent ma tristesse.

Dans le sport, il y a des victoires et des défaites mais en kayak freestyle, il y a un lien magique qui nous fait nous sentir bien, comme dans une famille, même dans les moments les plus difficiles. Ce sentiment entre athlètes, ce respect entre adversaires et cette fraternité m'ont profondément touché. Je ne l'oublierai jamais et je sais maintenant que c'est la plus belle de toutes les victoires.

Ce voyage aux Etats-Unis était centré sur le Championnat du Monde et mon objectif était d'atteindre la finale. La pression était forte et j'avais constamment mon objectif en tête. Mais cela ne m'a pas empêché de profiter au maximum de chaque minute passée là-bas. C'était ma première traversée transatlantique et ma première fois sur le sol américain.

Je n'oublierai jamais :

  • S'organiser pour voyager en train et en avion avec un kayak !
  • Les impressionnantes voitures américaines et la nourriture grasse (mon premier hamburger dégoulinant !) comparées à notre nourriture française.
  • Une cérémonie d'ouverture conviviale et découverte de nouvelles choses avec les Cherokees.
  • Rencontrer et passer de bons moments avec des filles japonaises (Mitoko et Itomi), américaines (Adrienne et Emily), canadiennes et… la liste est infinie !
  • Cacahuètes bouillies et Bud Lite.
  • Le brouillard et la flore luxuriante du parc naturel de Smoky.
  • Mon 25e anniversaire au Bryson City Cork and Bean – le meilleur restaurant des États-Unis d’Amérique – et ma rencontre avec Kim, la propriétaire.
  • Des séances d'entraînement et des séances de tambourinage français pour encourager les autres.
  • Beurre de cacahuète et confiture au petit déjeuner !
  • Un trou incroyable et une organisation au top. Un grand MERCI à l'ICF et aux juges !
  • Les demi-finales nocturnes et le parcours mythique de Mathieu Dumoulin (j'en ai encore des frissons dans le dos).
  • La fête des perdants au bar événement et cette sensation magique de toutes ces nations buvant une bière ensemble.
  • Notre jeune Thomas Richard qui est monté sur la deuxième marche du podium et a ramené une fière médaille à la maison pour la France.

Un grand merci à tous ceux qui m'ont aidé à participer au défi et en particulier à LEVEL SIX, grâce à qui j'ai pagayé avec des vêtements de qualité supérieure.

Marlou


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